+FORT
+FORT est une application mobile qui offre un soutien aux jeunes victimes d’intimidation à mieux comprendre ce qu’ils vivent et à essayer des stratégies pour diminuer l’intimidation vécue.
+FORT est une application mobile qui offre un soutien aux jeunes victimes d’intimidation à mieux comprendre ce qu’ils vivent et à essayer des stratégies pour diminuer l’intimidation vécue.
C’est un outil unique pour offrir aux jeunes une information juste et utile sur l’intimidation. L’application leur permet aussi de mieux comprendre leurs propres expériences, de découvrir et de tester des moyens susceptibles de les aider à vivre moins d’intimidation. Comme les jeunes disent qu’il est difficile de se confier à un adulte à propos de leurs expériences d’intimidation, +FORT a été créée pour les accompagner dans ces moments difficiles. En plus d’être facile d’utilisation, l’application est complètement confidentielle et invite le jeune à se confier à un adulte lorsqu’il se sent prêt.
+FORT est un outil complémentaire aux efforts déployés dans les milieux scolaires, par les professionnels en relation d’aide et par les parents.
L’application propose des vidéos explicatives qui abordent plusieurs facettes de l’intimidation comme la cyberintimidation, l’homophobie, les conséquences de l’intimidation, etc. Les informations présentées sont appuyées par la littérature scientifique et communiquées par plusieurs personnalités publiques, telles que Marie-Claude St-Laurent, Yan England, Frédérique Dufort et Jasmin Roy.
Les jeunes qui ont testé +FORT ont rapporté avoir visionné les capsules vidéo plusieurs fois chacune et s’être sentis moins seuls. Un garçon de 14 ans nous explique aussi : « Nous en avons parlé (de l’intimidation) pendant trois heures à l’école et j’en ai appris plus à ce sujet avec +FORT en cinq minutes ».
L’application invite les jeunes à répondre à quelques questions sur les expériences d’intimidation vécues. +FORT résume ces expériences pour que les jeunes voient si ces expériences diminuent ou augmentent avec le temps et les lieux où ces expériences surviennent le plus souvent (en ligne et hors ligne).
Ces expériences, présentées sous forme de figures, aident le jeune à mieux comprendre ce qu’il vit, à réaliser s’il est temps d’agir et à choisir les cibles (lieux, activités) à prioriser. Ces informations peuvent aussi être partagées à une personne de confiance si le jeune le souhaite. Ça peut être une bonne façon de casser la glace !
Lors de notre étude pilote, nous avons sondé les jeunes sur leur appréciation de cette composante de l’application. Ils nous ont dit que pour eux, c’était « comme un journal intime ! » L’un d’eux nous a aussi confié : « Le test te fait réaliser ce que tu vis, te montre à quel point c’est fort (l’intimidation). En te disant ce que tu vis vraiment, cela t’aide à chercher les stratégies pour aller mieux. »
+FORT suggère et décrit plus de 50 stratégies susceptibles d’aider un jeune vivant de l’intimidation. Comme chaque jeune est unique et que l’intimidation peut prendre diverses formes, l’application offre des choix de stratégies variées pour qu’elles soient plus adaptées à sa réalité. +FORT invite le jeune à les essayer et à les évaluer pour trouver celles qui fonctionnent le mieux pour lui. Le jeune peut également créer ses propres stratégies ou partager celles qu’il a trouvé la plus utile avec un ami vivant (ou pas) de l’intimidation ou avec un adulte.
Le nombre et la variété de stratégies proposées ont beaucoup plu aux jeunes qui ont testé l’application : « Le fait de savoir que j’ai plus de stratégies dans ma boîte à outils, je sais beaucoup plus quoi faire, ça m’a définitivement aidé à me calmer et à voir la réalité en face. » — un garçon de 13 ans.
des enfants canadiens ont vécu de l'intimidation, pour laquelle les expériences atteignent un sommet entre 11 et 14 ans.
des enfants canadiens possèdent un téléphone intelligent à la fin du secondaire.
personnes ont téléchargé la version initiale (1.0) +FORT, qui était disponible seulement pour la plateforme iOS et en français.
de diminution de l'intimidation observée après seulement 4 à 6 semaines d’utilisation de +FORT, dans les études préliminaires.
L’intimidation se distingue des chicanes survenant entre jeunes. On parle d’intimidation lorsque des actes sont répétés et prolongés dans le temps et qu’ils sont commis dans le but de blesser d’autres personnes. Ces actes surviennent entre jeunes pour lesquels il existe un déséquilibre de pouvoir (ex. : popularité, force physique, nombre) et que la victime viennent à penser qu’il est difficile de s’en sortir.
L’intimidation n’est pas à prendre à la légère! Même si tous les jeunes ne vivent pas des difficultés importantes à la suite de ces expériences, ce sont des situations difficiles qui peuvent être blessantes, susciter de la colère ou une baisse d’estime personnel et de la tristesse.
Intimidation physique: se faire frapper, être poussé ou être soumis à une force physique qui peut blesser ou contraindre.
Intimidation psychologique ou émotionnelle: commentaires blessants ou moqueries visant l’apparence physique ou la personnalité.
Intimidation sociale: exclusion d’un groupe de façon intentionnelle et rumeurs.
Intimidation discriminatoire: se moquer des différences liées à la religion, l’origine ethnique ou l’orientation sexuelle d’une personne.
La cyberintimidation est une intimidation (psychologique, émotionnelle, sociale, discriminatoire) qui a lieu sur des interfaces virtuelles comme les réseaux sociaux, pages personnelles ou sites de discussions instantanées.
Les comportements d’intimidation en ligne ont le potentiel d’avoir un effet boule de neige en raison des réactions quasi-immédiates des autres jeunes qui partagent, aiment, ou ajoutent des commentaires. En quelques clics, des vidéos, des photos et des commentaires méchants peuvent être transmis à des centaines de personnes.
Puisque certains jeunes se sentent plus en sécurité en ligne, il leur est parfois difficile de réaliser les conséquences négatives de leurs comportements. Il faut être vigilant ! En effet,plusieurs jeunes ne réalisent pas que leurs comportements en ligne sont en fait de la cyberintimidation.
Lorsqu’ils vivent de l’intimidation, certains jeunes deviennent craintifs, évitent certains endroits, cessent de participer aux activités scolaires ou commencent à s’absenter de l’école.
Vivre de l’intimidation peut aussi occasionner des problèmes de concentration en classe et une chute dans les résultats scolaires. Ces expériences nuisent au maintien d’une image de soi positive.
Certains symptômes physiques, comme les maux de tête et d’estomac, peuvent apparaître. Des difficultés émotionnelles, comme être triste, perdre le goût à certaines activités, vivre plus d’anxiété et même avoir des pensées suicidaires sont aussi rapportées par les victimes. Ces difficultés peuvent persister une fois que l’intimidation a cessé.
L’intimidation peut se produire à n’importe quel âge et commencer à tout moment. Soyez alerte à tout changement dans la manière d’agir, dans les réactions et les comportements de votre enfant (ex., ne souhaite plus aller à l’école, ne parle plus de ses amis, n’invite plus d’amis à la maison).
Sans être nécessairement le signe que votre enfant vit de l’intimidation, ces signes laissent suggérer que votre enfant vit quelque chose qui mérite votre attention.
+FORT a pour objectif d’aider les victimes d’intimidation en leur offrant un outil numérique confidentiel, gratuit et accessible 24h/24 et 7jours/7. Tous les efforts déployés par notre équipe visent d’abord et avant tout le soutien aux jeunes qui vivent de l’intimidation.
Les écoles et les autres organisations qui désirent promouvoir l’utilisation de +FORT en affichant nos affiches ou autres peuvent en faire la demande par courriel. C’est gratuit !
+FORT est en constante développement et nous travaillons aussi à l’adapter à la réalité de différents pays. En parallèle, les chercheurs impliqués dans l’équipe de +FORT utilisent les données de façon anonyme pour comprendre comment mieux soutenir ces jeunes.
En plus de reposer sur les connaissances scientifiques, +FORT a fait l’objet d’études préliminaires pour en examiner son utilité.
Étude pilote
Une étude a été effectuée auprès de jeunes, âgés de 12 à 16 ans, de parents et d’intervenants en milieu scolaire. Tous ont utilisé +FORT quotidiennement et ont participé à une discussion de groupe. Les participants ont apprécié l’application, se sont dit mieux informés et plus attentifs à l’intimidation notée dans leur entourage.
Études de validation
12 jeunes victimes d’intimidation ont accepté d’utiliser +FORT pendant 4 semaines. Après cette période, ils ont rapporté vivre moins d’intimidation, se sentir plus confiants à agir lorsqu’ils vivent de l’intimidation ou en sont témoins et, pour la plupart, choisi de confier leurs expériences à une personne de confiance. Leurs expériences d’intimidation ont diminué de près de 50% après seulement 4 semaines d’utilisation, ce qui est très encourageant!
Notre équipe a aussi visité deux écoles secondaires afin de poursuivre l’examen de l’utilité de +FORT. Un total de 40 jeunes a utilisé l’application pendant 4 à 6 semaines, incluant une majorité de victimes. Encore une fois, la victimisation rapportée a diminué de près de la moitié pendant cette période.
+FORT est le fruit de la collaboration de plusieurs chercheurs du Québec. L’équipe de recherche s’est entourée d’acteurs des milieux scolaires et de spécialistes des nouvelles technologies afin d’offrir un outil qui plaira aux jeunes en plus de leur être utile.
Mme Ouellet-Morin détient un PhD en psychologie (recherche et clinique), est professeure agrégée à l’École de criminologie de l’Université de Montréal et détentrice de la Chaire de recherche du Canada sur les origines développementales de la vulnérabilité et de la résilience. Elle codirige Axel – un accélérateur d’intelligence technologique en santé mentale, et est chercheure affiliée au Centre de recherche de l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal (CR-IUSMM) et au GRIP. Mme Ouellet-Morin examine les mécanismes physiologiques émotionnels, et sociaux traduisant la vulnérabilité des jeunes confrontés à des expériences adverses à manifester des problèmes de santé mentale et du comportement. Elle cherche aussi à comprendre si l’utilisation de nouvelles technologies peut soutenir leur résilience en contexte d'adversité.
M. Guay détient un doctorat en psychologie clinique et se spécialise dans l’étude de la prise en charge des victimes d’actes de violence grave, tout particulièrement en milieu de travail, et des individus ayant développés un état de stress post-traumatique suite à divers types d’événements. Ses recherches visent à améliorer les interventions psychosociales offertes aux personnes à risque de développer des réactions post-traumatiques en tenant compte des besoins différentiels des femmes et des hommes. En plus d’être directeur du Centre d’études sur le trauma, il est responsable de l’équipe de recherche VISAGE qui a pour objectif principal d’améliorer la prise en charge des individus exposés à des actes de violence grave dans leur milieu de travail.
Mme Robitaille est détentrice d’un doctorat en criminologie et a effectué des études postdoctorales en psychiatrie. Elle est chargée de cours en criminologie à l'Université de Montréal et en techniques auxiliaires de la justice au Collège Ahuntsic. Impliquée depuis les tous débuts, Mme Robitaille coordonne les activités de l'équipe de recherche et le développement et la validation de +FORT.
M. Ledwell est titulaire d’un baccalauréat en études contemporaines et histoire et d’un baccalauréat en journalisme de l’University of King’s College à Halifax, ainsi que d’une maîtrise en sciences en politique et communication de la London School of Economics and Political Science. Il possède une expérience qui fait autorité en matière de stratégies d'engagement multiplateforme, de création de contenu, de conception de projets novateurs, d’élaboration et de gestion de politiques publiques et de développement de relations et de partenariats dynamiques.
M. Plusquellec est professeur agrégé à l’École de Psychoéducation de l’Université de Montréal. Co-directeur du Centre d’études sur le stress humain, il est aussi fondateur et directeur du Centre d’études en sciences de la communication non verbale. Ses activités se concentrent sur la validation de programmes de gestions du stress, de développement de l’empathie, et sur la vulgarisation scientifique.
Marie-Claude St-Laurent est comédienne, autrice, militante féministe, codirectrice littéraire de La Nef aux éditions du remue-ménage et codirectrice artistique du Théâtre de l’Affamée. Au petit écran, elle est révélée par la populaire émission jeunesse Vrak la vie et fait partie plus récemment des distributions des Sioui-Bacon V et de L’Écrivain public III. Sur scène, elle était des productions Guérilla de l’ordinaire, Chienne(s), Toc Toc, Grease et Aller chercher demain. Elle a coécrit avec Marie-Ève Milot, huit pièces dont Débranchée (Unplugged), finaliste au prix Louise-LaHaye 2017 et Guérilla de l’ordinaire, finaliste au prix Michel-Tremblay 2019. Leur essai La Coalition de la Robe, coécrit avec Marie-Claude Garneau, est paru aux Éditions du remue-ménage en 2017. Artiste engagée et ayant la jeunesse à cœur, Marie-Claude s’est impliquée en tant que porte-parole de +Fort dès les balbutiements du projet. ©Éva-Maude_TC
Au fil des années, plusieurs professionnels, étudiant(e)s et bénévoles nous ont offert leur aide et soutien. Nous tenons à les remercier chaleureusement pour leur travail. Sans eux, +FORT ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui.
Les liens suivants vous mèneront vers des articles scientifiques, de vulgarisation ou de presse sur le développement et la validation de +FORT.
Auteurs : Marie-Pier Robitaille, Anaïs Danel et Isabelle Ouellet-Morin
Auteurs: Isabelle-Ouellet-Morin, Marie-Pier Robitaille
TVA nouvelles, 1er septembre 2016
Avatars et réalité virtuelle
Cette méthode de thérapie est prometteuse pour atténuer l’impact des hallucinations auditives chez des schizophrènes résistants à la thérapie usuelle.
Télépsychothérapie
La télépsychothérapie permet d’offrir des traitements psychothérapeutiques efficaces aux personnes qui n’ont pas accès à des professionnels spécialisés.